Témoignage et résultats Philippe Dufour Techniquement et intellectuellement ça fait bouger mon approche des choses Agriculteur, polyculture-élevage 2018 Le Bourg-Dun 76740 Seine-Maritime Culture/Production Philippe Dufour est éleveur de charolaises et cultive plusieurs céréales et légumes à Bourg Dun (Seine-Maritime). Son exploitation : 160 hectares dont 30 ha de prairies. 120 ha de cultures avec betteraves, blé, orge, colza, lin, pommes de terre et salsifis. 50 vaches allaitantes de race charolaise. Produit/Usage Bactériosol concentré (depuis 2012) / Fertilisation naturelle des sols Bactériolit (depuis 2012) / Pour valoriser les effluents d'élevage (fumiers et lisiers) Témoignage A 54 ans, Philippe Dufour est maire de sa commune de Bourg Dun depuis déjà dix-huit ans. Dans cette région aux terres riches, depuis cinq ans, il fait confiance au concept SOBAC. " La SOBAC est arrivée au bon moment. J’ai été convaincu par les réponses qu’on apportait à mes problèmes. J’étais à un carrefour. Ici nous faisons une agriculture très intensive, nous sommes sur des terres très riches et très fertiles. Mais en retour, nous avons des problèmes énormes de qualité des eaux, de battance et d’érosion des sols et donc de perte de fertilité. Le remembrement est passé par là, les haies ont disparu, le parcellaire est énorme. Sur une génération, on perd l’épaisseur de terre d’un labour. On avait aussi oublié que la terre est un élément de vie et le pilier de notre existence. Elle était devenue un simple support de production. Avant les betteraves, je mettais jusqu’à 40 tonnes de fumier à l’hectare tous les quatre ans et mon taux de matière organique continuait de baisser. Le seul endroit où il y avait de la vie, c’était sur mes prairies. Et c’est quand il n’y a plus de vie qu’on est confronté aux problèmes d’érosion. Et puis un jour, j’ai eu une intoxication avec un produit phyto, une nouvelle molécule que j’utilisais pour désherber. Tout cela est arrivé au même moment, il y a 5 ou 6 ans. Il y avait déjà des gens qui travaillaient différemment de moi et qui trouvaient des réponses à mes problématiques. La rencontre et les échanges avec un technicien de SOBAC m’ont interpellé et j’ai décidé de tenter la méthode. C’est aussi à cette époque que je me suis aussi intéressé à l’agriculture de conservation et le Bactériosol m’a paru être aussi un outil pour relancer la machine biologique de mes sols. J’ai commencé uniquement dans les prairies au départ, à raison de 250 kilos/hectare. J’ai vite vu des choses, le retour du trèfle par exemple. Je fais de l’enrubannage et le produit final était vert et sec avec de bons taux de matière sèche et beaucoup plus d’appétence. J’ai des lots où les vaches ne sont qu’à l’enrubannage avec une qualité de l’herbe nettement meilleure. Aujourd’hui, là où je fane je ne mets plus que 60 unités d’azote et 40 unités sur les autres pâtures et je n’y reviens plus. Mes frais vétos ont également diminué De plus, les prairies ensemencées résistent mieux à la sécheresse même sans apport d’azote. Et puis, quand on épand le Bactériosol avec le semoir à engrais, le rapport au produit est intéressant du fait de sa nature et son origine naturelle. C’est un produit qui n’est pas agressif. L’autre jour devant des élèves en visite, j’en ai même mis à la bouche pour leur montrer et leur dire à quel point tout était changé. Maintenant et depuis 5 ans, je mets du Bactériosol également sur les cultures. J’ai fait d’abord un premier essai sur les betteraves. C’est un cycle à moyen terme mais les résultats sont assez rapides. Les rendements sont toujours bons malgré des impasses totales en potasse et phosphore Ça fait maintenant six ans que je travaille avec ce concept sur les prairies et cinq ans sur les cultures. J’ai donc supprimé les engrais de fond et baissé ma consommation d’azote de 20% voire même plus sur l’orge. Sur les céréales, j’ai des taux de protéines importants que j’attribue au Bactériosol. Cette année, c’est incroyable partout. J’ai des bennes à 14,3 de protéines et une moyenne à plus de 13. Sur les blés, je ne fais plus systématiquement de raccourcisseurs grâce à la baisse des doses d’azote et je n’en ai aucun au-dessus de 180 unités d’azote alors que parfois on montait à 220 unités. L’ensemencement en micro-organismes a remis la machine biologique en route. Sur une parcelle, on était à 500 kilos de vers à l’hectare il y a 5 ans. Aujourd’hui, on est entre 1, 2 et 1,5 tonne. On a réactivé le sol Les analyses de sol me confortent aussi par rapport aux impasses car il est aussi important de continuer à évaluer et quantifier. Nous avons fait un profil de sol sur une terre très compliquée que je ne chaule plus. Sur le chevelu du blé, sur la régularité du pH jusqu’à 2 mètres de profondeur, les résultats étaient impressionnants. Je suis engagé depuis dans un GIEE qui s’appelle Carbone’N’Caux dont le but est de développer les techniques agricoles qui permettent de stocker le carbone dans les sols. Avec le Bactériosol, ça m’a permis de gagner du temps. Intellectuellement, ça a fait bouger mon approche des choses .Et surtout ça ouvre d’autres portes que nous partageons notamment au sein de ce GIEE. La SOBAC a été une clé, le Bactériosol est devenue un moyen, le stockage du carbone et de l’azote reste l’objectif. L’étape de la confiance dans le produit est passée. Maintenant, c’est aussi à moi de partager mon expérience. J’ai été contraint de remettre beaucoup de choses en question mais j’y ai trouvé beaucoup de plaisir. J’ai souvent l’habitude de dire que c’est tout simplement un travail de renaturation avec ses échecs et ses succès mais avec la conviction profonde que la nature nous rend toujours les bienfaits et l’attention qu’on sait lui porter. Maintenant par mon travail du sol, par mon non labour, par les semis sous couverts végétaux combinés à l’utilisation du Bactériosol, je garde plus de carbone dans le sol grâce aux micro-organismes et je stocke de l’azote. C’est d’ailleurs comme cela qu’on arrive à baisser ces doses. Et enfin, j’ai enrayé la chute de mes taux d’humus. Vingt tonnes de carbone fixées à l’hectare juste par l’utilisation de micro-organismes, sans apport de matière organique, c’est énorme. J’ai dû aussi m’équiper et acheter un semoir adapté aux techniques de l’agriculture de conservation pour les semis. Ce sont tous les repères qui sont en train de changer. Quand on reprend les sols au printemps, ils se travaillent mieux. Il y a moins de battance, l’eau s’infiltre mieux dans le sol. La SOBAC invitée à la COP23, c’est évidemment une bonne chose. Ça nous conforte dans notre démarche. Faire reconnaître la capacité de l’agriculture à stocker du carbone dans le sol, c’est une mission passionnante. Le jour où ce sera reconnu officiellement, l’agriculture basculera vers des pratiques environnementales ou chacun y trouvera son compte, agriculteurs et consommateurs et la société plus globalement. La SOBAC a été une clé qui a ouvert des portes à ma réflexion et mes attentes. Il y a de la place pour plusieurs agricultures. Entre le bio et le productivisme, il y a la place pour une agriculture respectueuse de l’environnement, écologiquement responsable. Cette agriculture-là manque malheureusement encore de visibilité et de lisibilité. Il nous appartient à chacun de la promouvoir par des actions. C’est notre responsabilité de ne pas compromettre les ressources pour les générations à venir, d’autant plus si des solutions respectueuses nous y aident techniquement et économiquement ". Résultats Il utilise du Bactériolit pour valoriser les effluents d'élevage et du Bactériosol pour apporter une fertilisation naturelle sur ses terres. Retour du trèfle dans les prairies Meilleure appétence Meilleure résistance à la sécheresse Baisse des apports d’azote Diminution des frais vétos Qualité des récoltes au RDV Amélioration de la vie dans le sol Moins de battance, meilleure infiltration de l’eau 2017 05 11 Profil EARL DUFOUR -BTH 76- M Chaigne.pdf (199.41 Ko)